Le deuil ou apprendre à lâcher prise


Lumière au bout du tunnel- Deuil - Mourning

 

J’ai pensé plusieurs fois écrire un article au sujet du deuil, mais à chaque fois, je bloque. Je ne sais pas quoi dire, parce que j’ai encore de la misère à assimiler les évènements qui se sont produit cet été et à me situer  par rapport à tout ça. Une partie de moi se dit aussi que je n’ai rien d’intéressant à dire à ce propos, car, après tout, la mort, c’est banal et ça fait partie de la vie.

 

Qu’est-ce que je pourrais apporter de nouveau à une discussion à laquelle philosophes et intellectuels n’ont pas déjà contribué de façon beaucoup plus éloquente que je ne pourrai jamais le faire ? Et qui, à part mes proches, serait intéressé à entendre mon expérience et mon point de vue sur le deuil ?

 

Puis, je me suis dit que, cet article, je devais d’abord et avant tout l’écrire pour moi afin qu’il serve d’exutoire pour mieux passer à travers tout ça. En effet, contrairement aux autres articles sur le blogue, que je rédige toujours en gardant en tête les lecteurs, je me suis octroyé le droit d’écrire ce texte pour moi, tout en espérant que cela puisse résonner chez ceux qui traversent des situations similaires.

 

Comme je vous l’ai déjà mentionné ici, mon année 2018 a vraiment été digne d’une télénovela jusqu’à présent. En effet, j’ai eu droit à une déferlante de mauvaises nouvelles qui ont mis mon courage et ma force intérieure rudement à l’épreuve.

 

Parmi le lot de tragédies, le décès de mon père et celui de ma grand-mère maternelle, deux êtres qui  m’étaient chers et dont j’étais très proche, sont probablement les plus durs à surmonter.

 

Ce n’est pas comme si je n’avais jamais connu la mort par le biais du deuil dans  ma vie. Certaines personnes de mon entourage m’ont quitté au fils des années, mais rien ne me préparait pour la mort d’un parent et celle de quelqu’un d’aussi important pour moi que ma grand-mère l’a été. Et surtout pas en l’espace de sept semaines.

 

Bien qu’on ne soit jamais vraiment prêt pour la mort d’un être cher, le décès de ma grand-mère n’était pas une surprise non plus. En effet, ayant reçu un diagnostique de cancer six mois auparavant et étant donné son âge avancé, nous nous y attendions jusqu’à un certain point.

 

C’est ainsi que le 20 mai, elle nous a quitté en toute quiétude en lisant le journal chez elle par un beau dimanche après-midi. Honnêtement, vu la perspective d’hospitalisation et de soins palliatifs qui l’attendaient, c’était pour le mieux, bien que déchirant. Au moment où j’ai appris la nouvelle, j’étais entrain de célébrer le Bridal Shower d’une de mes amies proche.

 

Par contre, pour ce qui est de mon père, je ne l’ai pas vu venir du tout. En effet, j’étais allée lui rendre visite une semaine auparavant à Mexico, où il résidait. Nous avions passé 7 jours de pur bonheur à jouer aux touristes dans sa ville, visitant musées, lieux historiques et bons restos.

 

Puis, une semaine après mon retour, alors que j’étais au mariage de cette même amie en tant que demoiselle d’honneur (peu avant le début de la cérémonie en plus), j’ai reçu l’appel fatidique de ma cousine, m’annonçant que je ferais mieux de trouver un vol rapidement, car mon père se mourrait. C’était le 8 juillet.

 

Je ne sais pas comment exprimer ce que j’ai ressenti lorsque j’ai réalisé qu’il me quittait, mais pour vous donner une idée, c’est comme si tout s’écroulait. Tout bascule. On perd la notion de tout et de ses propres sensations. On perd ses moyens et on veut juste que la vie s’arrête. Ça donne le vertige et c’est une douleur si immense qu’elle ne peut être décrite. Il faut juste l’avoir vécue pour la comprendre.

 

Je n’avais jamais rien senti de tel auparavant, mais ça me donne mal à la tête juste d’y penser. Bien que le choc initial soit passé, je ne peux pas dire que je vais vraiment « mieux ». C’est à dire que, pour la majorité des gens de mon entourage, puisqu’ils sont au courant que je ne suis plus en mode « stupéfiée-pétrifiée » et que ce n’est plus la crise, c’est relativement une affaire classée.

 

Du moins dans la mesure où je suis fonctionnelle et je souris de plus en plus. Et je les comprends de s’accrocher à cet espoir, car ils veulent me voir passer au travers de tout ça. Pourtant, et j’apprends ceci tous les jours, le deuil, ça ne se fait pas en cinq étapes parfaitement définies de choc-colère-marchandage-dépression-acceptation. C’est un mélange de tous ces ingrédients qui vont et viennent selon les humeurs et chacun le vit différemment.

 

En ce qui me concerne, c’est vraiment un jour à la fois et, pour l’instant du moins, je ne vois pas encore la fin de tout ça, le moment où cela cessera de me peser et où la douleur ne fera plus partie de mon quotidien. Tout ce que je sais, c’est que tant mon père que ma grand-mère souhaiteraient me voir lâcher prise, aller de l’avant et célébrer la vie. C’est donc ce que je tente de faire, un pas à la fois.

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